Au secours contre les pires formes d'exploitation socio-économique des femmes, des jeunes filles et des enfants dans la zone minière de Kamituga au Sud Kivu à l'est de la République Démocratique du Congo



Les résultats des recherches menées en 2019 par PIFEVA dans la zone minière de Kamituga sur la situation relative aux violations des  droits des travailleurs dans cette zone minière renseignent que les agents étatiques et les employeurs privés ne respectent pas les droits de ces travailleurs qui sont des femmes, des enfants et des hommes en violation des normes tant nationales qu’internationales de protection des droits des travailleurs. Ces derniers sont exploités économiquement par leurs employeurs en toute impunité sous forme des travaux forcés auxquels sont soumis des hommes et femmes ainsi que des enfants sans oublier des viols commis envers les femmes.



En effet, au niveau des activités extractives, les femmes exercent des différentes taches, Il ya des twangaises, celles qui broient le sable et les pierres des minerais manuellement dans des mortiers métalliques, ces femmes gagnent plus ou moins 1 à 2 dollars par jour et elles sont soumises à des multiples taxes sans quittance. Cette activité principalement féminine est la plus importante sur le site de Kamituga au Sud Kivu et la plus part des femmes qui exercent cette activité dans ce milieu sont les femmes des militaires qui travaillent sous surveillance des leurs maris ou concubin et actuellement il ya une tension de méfiance qui règne entre ces femmes des militaires et celles des civiles. On retrouve également les femmes transporteuses qui transportent du sable et des pierres qui dépasse même leur poids et souvent avec des bébés au coup, du site d’extraction au site de broyage et les femmes Hydrauliques qui transportent de l’eau pour refroidir les concasseurs, ces femmes sont souvent victime des avortements et des infections. Travaillants dans les points de lavage, situé dans de petits cours d’eau il ya aussi les femmes songeuses qui préparent les sables broyé à être lavé en les mouillant avec de l’eau pour en faire de la boue et les femmes laveuses qui effectuent ensuite le lavage du sable. Quant aux femmes Bizalu elles récupèrent les déchets du sable, lefont broyé par les twangaises, lavent le sable à nouveau et vende l’or qu’elles y soutirent, elles sont obligées souvent à donner leurs sexes aux creuseurs en contre partie des déchets.



Peu de femmes sont PDG c'est-a-dire propriétaire du puits, et celles qui les sont se font représenter par un homme qui fait office du gérant du puits. D’autres sont des souteneuses c'est-a-dire celle qui soutiennent les activités d’un puits pendant la période de durs travaux relatifs au creusage ces femmes sont souvent victime d’escroquerie.



Les femmes exercent plusieurs activités, elles sont petites commerçantes, tenancières de site de restauration, d’autres produisent et vendent des boissons locales alcoolisées. La pratique de la prostitution est courante comme source de revenu complémentaire. Les femmes prostituées sont surnommées creuseurs sans bêche. Et certaines femmes s’adonnent aussi à l’agriculture. Les us et les coutumes ont préséance sur les lois nationales en matière des droits humains dans les carrés miniers, ceci a des conséquences néfaste sur la vie des femmes et des filles. Elles sont nombreuses à souffrir des multiples violences basées sur le genre et les violences sexuelles dont le viol, le mariage forcé et la prostitution des filles mineures. Les sites que nous avions visités ne comptent aucune structure d’accompagnement pour les femmes et les filles victimes des violences; il n’ya pas de service de police, moins encore la police spéciale pour les femmes et les enfants. On recense un nombre important de filles mères laissées à elles seules.



Enfin, l’extrême pauvreté et l’ignorance généralisée des droits humains amènent certaines femmes ayant de nombreux enfants à  aller jusqu’à vendre leurs filles aux creuseurs pour un montant dérisoire soit équivalent de 2 cartons de cigarettes.



La persistance des pesanteurs socioculturelles liées au statut de subordination des femmes par rapport aux hommes freine et dévalorise la participation féminine aux activités liées à



l’exploitation artisanale des minerais, limitant par conséquent leur autonomisation économique. Les femmes qui travaillent directement ou indirectement dans les mines n’ont pas le contrôle de leurs revenus. Les femmes face à de nombreux abus de la part des hommes qui contribuent à leurs vulnérabilités. Les mains d’œuvre des femmes sont systématiquement sous valorisées par rapport aux hommes pour effectuer le même travail dans le carrés miniers. Des fouilles corporelles, allant même dans le vagin des femmes, souvent à la vue de tous et des tortures, sont souvent exercées par des hommes à la fin du quart de travail des femmes dans le but de s’assurer qu’elles ne cachent pas de l’or sous les vêtements. L’escroquerie et la ruse commis par les hommes sont aussi très répandues comme moyens pour discriminer les femmes. C’est le milieu où la pratique du crédit est monnaie courante, cependant celle-ci se fait souvent au détriment des femmes, les hommes remboursent difficilement leurs dettes une fois les travaux terminés ou ne s’en acquittent tout simplement pas et ceci, autant pour les femmes qui offrent des biens et service que pour celles qui travaille directement dans l’extraction.



Face à ce contexte dramatique, l'ONG PIFEVA est en quête des ressources nécessaires pour la mise en œuvre du projet de renforcement du respect des droits des  travailleurs, des femmes et des enfants dans l'industrie extractive d'or à Kamituga en territoire de Mwenga, province du Sud Kivu à l'est de la République Démocratique du Congo. L'objectif de ce projet est de contribuer à la promotion et au respect de bonnes pratiques en matière de sécurité et de droits humains, plus particulièrement les droits des travailleurs, des femmes et des enfants exploités dans l'extraction de l'or à Kamituga au Sud Kivu à l'est de la RD Congo.

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