LA POPULATION CIVILE EST MENACEE A BENI EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO : un plaidoyer pour la protection des femmes et enfants



La situation qui se passe dans la ville et territoire de BENI en République Démocratique du Congo doit interpeller tout congolais patriote et toutes les organisations humanitaires. Depuis une décennie, les congolaises et congolais sont massacrés dans cette partie du pays par des ADF ou des individus qui se font passer pour des ADF sous nos regards. Les mois de mars et avril 2021 ont été encore plus meurtriers pour nos compatriotes de cette partie du pays. Franchement, nous nous sentons frappés dans notre chair et dans nos cœurs. C’est vraiment une situation qui interpelle tout le monde.



Depuis l’ancien Président de la RDC Joseph KABILA, les autorités politiques et militaires ont toujours fait des promesses de venir à bout des ADF, mais chaque jour nous assistons encore à de morts. Les femmes sont violées et égorgées comme des vaches à l’abattoir.



La situation de BENI touche tout le peuple congolais. Que vous soyez de l’Est, de l’Ouest, du Nord, du Sud ou du Centre de la République Démocratique du Congo, nous sommes tous concernés par ce qui se passe à BENI. Nous devons donc intervenir pour faire quelque chose.



Pour mettre fin à cette tragédie tous les congolais sont appelés à profit :



Les politiciens doivent jouer leur rôle en prenant les décisions qui conviennent, en mettant les moyens humains, financiers et matériels nécessaires à la disposition de l’armée et de la police pour qu’elles assurent leur mission.



Les militaires et les policiers doivent jouer leur rôle en sécurisant le pays, en assurant la protection des biens et des personnes. Elles doivent revoir aussi leur stratégie d’intervention en adoptant leurs actions à la manière dont les ADF opèrent dans cette zone. Ce n’est pas une guerre conventionnelle.



La MONUSCO (Mission d’organisation des Nations-Unies pour la stabilité en République Démocratique du Congo) doit jouer son rôle dans le plan opérationnel convenu avec les autorités politiques et militaires de la République Démocratique du Congo, en mettant l’accent sur la protection des civils.



Et nous les citoyens, que devons-nous faire ? Devons-nous rester les bras croisés ? Devons-nous assister silencieux face aux malheurs qui nous frappent tous à partir de BENI ?



Ceux qui sont à BENI et ses environs sont appelés à collaborer avec l’armée et la police en signalant toute présence des ADF ou des individus qui se font passer pour les ADF. Aucune armée ne peut remporter la victoire dans un coin du monde sans l’appui des populations concernées.



Ce qui est incompréhensible, c’est ce qui se passe à Kinshasa. Depuis l’ancien Président Joseph KABILA à ce jour, tous ceux qui ont écrit aux autorités politico-administratives de Kinshasa pour organiser des marches pacifiques à titre de soutien aux militaires ou à titre de solidarité aux populations de BENI ou pour exiger de la MONUSCO le respect de son mandat, notamment la protection des civils, ont toujours eu la fin de non-recevoir. Ces marches ont toujours été empêchées ou réprimées.



Étonnement, lorsque les membres de la communauté NANDE (une des tribus de Beni) et quelques congolais qui ont tenté d’organiser un sit-in devant la MONUSCO, ils se voient être pourchassés par la police comme des inciviques et des bombes à gaz lacrymogènes sont larguées dans la population qui tente de manifester. Quelques personnes se voient également être interpelées et d’autres blessées seulement par ce qu’ils ont décidé de manifester pacifiquement. Et pourtant, l’article 26 de la Constitution de la RDC offre à chaque congolais la liberté de manifester sur les voies publiques ou en plein air.



Face à cette attitude des autorités congolaises qui ne veulent pas que les citoyens se mobilisent pour BENI, il y a lieu de se poser ces questions avec acuité : Pourquoi les marches pacifiques pour BENI sont toujours empêchées ou réprimées à Kinshasa ? Quelles sont les personnes que ces marches pacifiques pour BENI dérangent à Kinshasa et ailleurs ?



Si nous avons des réponses à ces questions, il est donc impossible que nous comprenions ce qui se passe à l’Est et particulièrement à BENI.



Souvent, nous n’avons pas de bonnes solutions parce que nous ne nous posons pas de bonnes questions.



Un jour, l’histoire dira son mot sur ce qui se passe à BENI et alors nous connaitrons la vérité.



Tout ce que je demande aux citoyens qui comprennent les enjeux de ce qui se passe à l’Est est de rester mobilisé pour BENI.



Nous voulons un Congo plus beau qu’avant.

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