La recherche de l’eau par les enfants dans la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu, Est de la RD Congo.



La ville de Bukavu, jadis appelée la Suisse d’Afrique à cause de ses collines verdoyantes, ses lacs et rivières et son climat de montagne, était composé de 3 communes administratives construites selon les normes urbanistiques.



Aujourd’hui, la ville de Bukavu s’est agrandi des communes urbano-rurales et des quartiers périphériques. Les collines et les abords des lacs et rivières sont envahis par des constructions anarchiques. . Selon les statistiques de la Mairie de la ville, la population se chiffrait en 2004 à459.070 habitants et elle était passée à 622.477 habitants en 2009. L’on estime que la population de la ville est en croissance continuelle suit à l’exode rural et l’insécurité dans l’arrière de la province.



La Régie de distribution d’eau «REGIDESO»est chargée de l’approvisionnement en eau de la ville. Malgré la modernisation de ses équipements d’alimentation d’eau est toujours déficitaire. Durant l’année de milliers d’abonnés de la REGIDESO ne voient pas d’eau sortir de leurs robinets.



Pour faciliter tant soit peu l’accès à l’eau à la population, certaines ONG de développement ont construit des bornes fontaines. Notez qu’une borne fontaine compte 150 à 200 familles d’abonnées.



Durant la saison sèche qui va de juin à fin aout, l’approvisionnement en eau devient dramatique et pour la REGIDESO et pour nous habitants de Bukavu. Depuis plusieurs années en cette période, la REGIDESO enregistre chaque fois une baisse du niveau d’eau de ses courses de captage d’eau qui sont situées sur les hauteurs de Murundu, à environ 10 km de la ville de Bukavu.



Cette situation diminue la quantité d’eau à fourniravec comme conséquence la carence si pas l’absence d’eau dans la presque totalité des communes et quartiers de la ville. Il s’ensuit alors la recherche de pour leur famille par la population surtout les enfants vers les points où l’eau est signalisée, généralement vers les maisons situées dans les bas-fonds.



Depuis le début de la période des vacances des enfants, j’entends dès 5 heures du matin, les enfants qui passent en courant sur la ruelle située devant ma maison en tambourinant des bidons vides en plastic. A mon réveil à 6 heures du matin, je vois d’autres enfants en train de descendre la même ruelle et d’autres en train de remonter avec des bidons d’eau sur le dos ou à la main. En allant à mon bureau, je continue à croiser de groupe d’enfants, des filles et garçons munis des bidons de 10 et 20 litres. Beaucoup viennent des quartiers situés à 2 kilometres de leur domicile. Sur l’artère principale de la ville, je vois à l’intérieur de nombreuses voitures, des bidons d’eau.



Dans mon quartier, c’est après minuit que l’eau coule quelques minutes dans les robinets. Cela m’oblige à veiller toute la nuit pour espérer avoir 2 à 3 bidons de 20 litres d’eau que j’utilise minutieusement.



Malgré que la rareté en eau dans la ville de Bukavu ne soit pas un fait nouveau néanmoins elle fait chaque année couler l’encre et la salive des habitants. Tout le monde se plaint de cette situation qui prive les enfants de leur repos. Chaque jour j’entends dans les médias, les plaintes de la population. Toutes les organisations de défense des droits de consommateurs eux aussi ne cessent de dénoncer cette carence en eau qui prive surtout les enfants de leurs vacances.



Devant la recrudescence du manque d’eau, je partage l’opinion générale qui justifie l’assèchement des sources d‘eau en cette période suite à la destruction de l’environnement par l’abattage des arbres; ce qui fait que la saison sèche devienne maintenant trop longue qu’auparavant.



Le spectacle des enfants, des filles et des garçons avec des bidons d’eau à la longueur de la journée à travers la ville, me plonge chaque fois dans la tristesse car en tant que parent je suis pour le respect des droits des enfantset pour le respect des droits socio- économiques et culturelles de la population

Like this story?
Join World Pulse now to read more inspiring stories and connect with women speaking out across the globe!
Leave a supportive comment to encourage this author
Tell your own story
Explore more stories on topics you care about